Cellules MDBK infectées par des sporozoïtes d’Eimeria tenella. Les noyaux des cellules sont marqués en bleu par le DAPI. Les sporozoïtes, exprimant la YFP, apparaissent en vert.

Coccidioses : vers un nouveau traitement

De nouveaux composés actifs contre le développement du parasite

Cellules MDBK infectées par des sporozoïtes d’Eimeria tenella. Les noyaux des cellules sont marqués en bleu par le DAPI. Les sporozoïtes, exprimant la YFP, apparaissent en vert.
© INRAE, SILVESTRE Anne

Nous avons adopté deux stratégies pour trouver de nouvelles molécules actives contre les coccidioses :

  • la première teste directement l’action de nombreux produits de synthèse sur l’invasion et le développement des parasites ;
  • la seconde, plus sélective, passe par l’identification de protéines des coccidies indispensables à leur développement. Ces protéines pourront servir de cibles pour de nouveaux inhibiteurs chimiques ou pour des composés déjà connus mais modifiés pour une meilleure affinité. L’approche ciblée permettra aussi de mieux comprendre la résistance des parasites aux médicaments et de s’y adapter. Car celle-ci pose maintenant un réel problème de traitement des coccidioses dans les élevages de volailles.

Nous avons mis en évidence 4 composés chimiques non toxiques et actifs contre l’entrée des coccidies dans les cellules in vitro. Tout d’abord, nous avons criblé une banque de 87 molécules pour sélectionner un composé « chef de file » efficace. Puis, en en modifiant la structure par synthèse de 34 molécules, nous avons amélioré l’activité anticoccidienne pour 4 d’entre elles. Nous avons testé tous les composés en mesurant la diminution de l’infection de cellules en culture. Enfin, nous avons éprouvé la toxicité des molécules les plus actives sur les mêmes cellules non infectées.

Par la même approche de criblage d’une chimiothèque, nous avons aussi isolé un composé actif contre plusieurs parasites : les agents de la toxoplasmose, de la coccidiose, du paludisme, de la néosporose et de la besnoitiose.

De plus, nous avons recherché un traitement qui ciblerait une protéine spécifique du parasite, impliquée dans son développement. En effet, nous avons caractérisé et localisé cette protéine et nous avons montré qu’elle s’exprimait à différents stades du cycle parasitaire. Puis, nous avons synthétisé un inhibiteur spécifique de cette protéine, qui agit aussi contre l’agent du paludisme en bloquant le développement parasitaire in vitro. En modifiant ce composé, nous avons aussi obtenu des molécules efficaces, mais il est peu probable qu’elles ciblent la même protéine parasitaire.